Karupture, le musée en plein air de Lamentin

La commune de Lamentin propose Karupture, un site d’Art et d’Histoire assez unique dans la Caraïbe. Ce musée de plein air est composé de sculptures réalisées par des artistes de nationalité différente et placées dans les rues et alentours de la commune. Chacun peut donc contempler ses oeuvres monumentales gratuitement lors d’une promenade.

Un lieu de mémoire

Les oeuvres ont été placées en plusieurs étapes à partir de 1994, au fur et à mesure du travail de chaque artiste. Parmi elles, 2 oeuvres sont un hommage à l’abolition de la servitude humaine. Je ne vous les décris volontairement pas en détail pour vous laisser les découvrir librement par vous-même.

La Maison de l’Esclavage

La « Maison de l’Esclave », située en centre-ville, près du cinéma, dans le théâtre de verdure, a été réalisée directement sur le site en mars 1996 par Erik Dietman.

Cet artiste franco-suédois, aux multiples ressources, joue sur les associations d’idées, les calembours, les raccourcis insolites et façonne des œuvres provocatrices oscillant entre réalité et poésie. Ses dessins, assemblages, sculptures sont travaillés avec les matériaux les plus divers et s’articulent comme des rébus donnant une existence matérielle au mot.

Son art s’est imposé naturellement comme l’une des contributions les plus originales de la sculpture du xxème siècle.

Lumi-Naissance

« Lumi-Naissance » située sur un rond-point, à proximité du stade, non loin de la mairie, a été réalisée en 1999 par Pierre Chadru (Pseudonyme Chad).

Cet artiste guadeloupéen, plasticien prolifique, développe une œuvre éclectique et colorée dans laquelle il représente indéfiniment une forme ovoïde, élément centralisateur de sa démarche artistique.

L’oeuvre constitue un hommage au premier décret d’abolition de l’esclavage du 4 février 1794.

D’autres oeuvres monuméntales à découvrir au Lamentin

« Totem » de Edgar Negret (Colombie)

Sur la place de l’hôtel de Ville.
Une stèle en forme de colonne, haute de 6 m, réalisée en acier.

« Coucher de soleil en Guadeloupe » de Pablo Rubio (Porto Rico)

Près du pont de Bréfort en direction de Sainte-Rose.
Une sculpture ondulée en acier et fibre de verre, de 18 m de long.

« L’envol » de Ruth Richard (Suisse)

Devant la médiathèque.
Un buste de 2 m de haut drapé semble marcher sur l’eau.

« Physiochromie du Lamentin » de Carlo Cruz Diez (Vénézuela)

Dans le parc menant au bourg.
Facettes métalliques qui donne l’impression de changer de teintes au fur et à mesure du déplacement de l’observateur.

D’autres lieux de mémoire en Guadeloupe

La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage a répertorié des lieux de mémoire et d’histoire dans le monde et notamment en Guadeloupe.

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Du rififi au domaine de Séverin

L’habitation Bellevue, une sucrière, au splendide panorama sur le Grand Cul-de-Sac Marin, est achetée au début du XIXe siècle par Monsieur Severin. Le domaine et ses diverses activités autour du café, de la canne à sucre et de l’ananas produit des pains de sucre, des conserves et des confitures. C’est à partir de 1920 que se développe une distillerie de rhum agricole au Domaine de Séverin.

L‘épopée rhumière des Marsolle

En 1920, Madame Beauvarlet achète le domaine et fait appel à son neveu, Henri Marsolle, pour relancer la production de rhum agricole. Ce dernier quitte la distillerie familiale de la Lise à Bouillante et s’installe à Severin.

En 1928, Henri Marsolle rachète le domaine. Le fondateur, d’abord seul puis aidé de ses deux fils, Joseph et Édouard, bâtit une entreprise familiale qui jouit rapidement d’un vrai succès.

En 1966, la distillerie est reprise par Joseph et la fait évoluer. L’alambic artisanal est remplacé par une colonne continue ce qui permet d’augmenter la production. Il initie un travail fondamental d’affinage des rhums produits, pour atteindre peu à peu, ce degré d’excellence qui distingue les plus grands.

La distillerie Séverin produit des rhums blancs, des rhums ambrés et vieux ainsi que des punchs primés maintes fois.

Une association destructrice

Un domaine désormais sans distillerie

En 2014, la famille Marsolle, en difficulté, cède 65 % des parts de la distillerie à José Pirbakas tout en conservant la propriété des murs. Le nouvel actionnaire gère la distillerie et doit verser un loyer à la famille.

Rapidement, les relations entre les deux partenaires se détériorent et les conflits éclatent. Pendant un temps, les touristes ne trouveront plus de Rhum Séverin en dégustation dans la boutique du domaine. Les propriétaires saisissent la justice et obtiennent, pour non-paiement des loyers, l’expulsion de la distillerie avant le 6 juin 2019 et le transfert du matériel, de la chaîne d’embouteillage et des stocks sur un autre site.

Les 4 et 5 juin, la nouvelle direction déménage la distillerie non sans saccager les locaux.

La roue à aubes, tout un symbole

Severin fût la dernière distillerie à utiliser une roue à aubes pour broyer la canne à sucre. De 1933, date de son installation par Henri, jusqu’en 2009, le broyage de la canne à sucre avait été assuré par énergie hydraulique, grâce à cette magnifique roue à aubes de 8 m de diamètre.

Cette roue à aubes, authentique vestige du patrimoine industriel Guadeloupéen, objet d’admiration de tous et des touristes en particulier, a été découpée au chalumeau lors du déménagement. Elle ne ferait pas partie des biens immobiliers de la distillerie listés dans la cession et n’était plus en service depuis des années …

La visite du domaine de Severin

Outre la découverte de la distillerie, de la roue à aubes, des chais, vous aviez la possibilité de visiter à pied ou en petit train :

• Une authentique habitation guadeloupéenne avec du mobilier d’époque
• L’arbre généalogique de la famille Marsolle établie en Guadeloupe depuis 1700
• Des décors de la série télévisée « Meurtre au Paradis »
• La Case à Popo, une reproduction d’une ancienne case de travailleuse
• Le parc du domaine
• Un jardin créole créé par May Marsolle, épouse du propriétaire du domaine Joseph Marsolle
• Les champs de canne de l’exploitation
• Un élevage de ouassous, crevettes géantes d’eau douce, et ses 16 bassins
• Un panorama sur la campagne voisine et le Grand Cul-de-sac marin
• Une cave à rhum accompagnée d’une dégustation et la vente des produits de la distillerie

Le domaine va t’il se réinventer ?

L’avenir du domaine

Joseph est décédé en 2022, May, son épouse, en 2023. Aujourd’hui (Mai 2023), le domaine ainsi que son restaurant le O’Severin sont fermés au public. Pour rester en contact et connaître les dernières évolutions, voici le lien de la page Facebook

Des événements ou mariages peuvent être organisés dans les habitation et villa Marsolle.

Parallèlement à la distillerie, la famille a, depuis longtemps, développé des gammes de produits alimentaires qui sont aujourd’hui largement commercialisés dans les épiceries et supermarchés de Guadeloupe, aux Antilles et dans l’hexagone.

Créole Food, une fabrique d’épices et de condiments

Depuis 1999, le domaine fabrique épices et condiments sur le domaine et les commercialise sous la marque Créole Food.

Ses produits : des purées et sauces pimentées, de moutardes agrémentées « façon locale  », des préparations aromatisées à base de vinaigre de canne à sucre, des épices liquides pour desserts et cocktails, de la préparation instantanée pour accras de morue.

Dame Besson et ses bien connues sauces Créoline

Dame Henri Besson, talentueuse cuisinière Guadeloupéenne, a pour habitude de préparer des sauces à base de piments antillais pour sa famille. Un jour, dans les années 60, dans le but de gagner un peu d’argent, elle décide de vendre ses sauces : la Sauce Antillaise et les Piments Confits.

Dame Besson n’est autre que la tante Ninie de José Marsolle, le fils aîné de Joseph. Il modernise la fabrication, recrute du personnel, installe la marque dans la grande distribution et développe de nouveaux produits.

Un stop à la distillerie Reimonenq s’impose

Le savoir-faire se transmet de génération en génération depuis plus de 100 ans à la distillerie Reimonenq. Aujourd’hui, fidèle au poste, après plus de 60 ans, Léopold Reimonenq partage, à sa famille, à ses proches, aux visiteurs, sa passion pour le Rhum. Profitez de votre séjour à Sainte Rose pour visiter cette distillerie, découvrir sa fameuse colonne de distillation, parcourir ses chais et admirer les bouteilles emblématiques de la marque Musée du Rhum au Musée du Rhum !

Histoire de la distillerie

Une famille finlandaise achète le domaine Bellevue

En 1915, Joseph Reimonenq, un négociateur finlandais de rhum avec la métropole rachète avec son jeune frère, Fernand, le domaine de Bellevue au Docteur Diavet qui est alors une plantation de cacao et de plantes médicinales

Joseph s’occupe de l’administratif et des affaires. Fernand met en place la culture de la canne. Il monte une distillerie, alors entièrement en bois et André Bon, directeur de la sucrerie de Grande-Anse à Marie-Galante fournit une machine à vapeur et un moulin pour broyer la canne. La production de rhum démarre dès 1916. La distillerie de Bellevue produit très rapidement 2 à 300 000 litres de rhum par an, dont une grande partie est expédiée à l’armée française vers le front.

Joseph devient maire de Sainte Rose et Conseiller général en 1920. Il restera à ce poste jusqu’en 1944. Léopold, le fils de Fernand, intègre la distillerie dès 1954 et hérite de l’établissement après les décès rapprochés de son oncle, Joseph, en 1950 et de son père, Fernand, en 1959.

Léopold souhaite acquérir une solide culture du rhum. Il voyage beaucoup et observe les méthodes de nombreuses distilleries à travers le monde. Il améliore continuellement l’équipement de sa distillerie, ainsi que ses techniques agricoles.

Léopold Reimonenq, une légende du rhum guadeloupéen

En 1960, la distillerie se dote d’un premier chai d’une capacité de 100 fûts et d’une chaîne d’embouteillage. Fernand veille à ce que la canne soit d’une propreté irréprochable et ne touche le sol entre la coupe et le broyage. Eviter que de la terre et des impuretés ne se retrouvent dans le vesou permet ainsi d’assurer une meilleure fermentation et un rhum pur.

En 1960, la distillerie se dote d’un premier chai d’une capacité de 100 fûts et d’une chaîne d’embouteillage. Afin d’assurer une meilleure fermentation et un rhum plus pur, Léopold veille à ce que la canne soit d’une propreté irréprochable : la canne ne doit toucher le sol entre la coupe et le broyage afin d’éviter que terre et impuretés ne se retrouvent dans le vesou.

En 1965, le premier rhum vieux est embouteillé sous la marque Grand Corsaire. Quelques années plus tard, le domaine de Bellevue est le premier de Guadeloupe à passer à la mécanisation de la récolte.

Mais en 1969, tout s’effondre après un incendie dévastateur dû à un court-circuit. La distillerie est entièrement détruite. Léopold ne baisse pas les bras. Il achète du rhum à des confrères et investit dans la culture de l’aubergine, avec un grand succès. La distillerie est reconstruite, modernisée et réouvre ses portes en 1974.

Les premières récompenses

La banane remplace l’aubergine mais le cyclone David (1979) et l’ouragan Frédéric (1980) ravagent immédiatement les cultures et empêchent la récolte de la canne. Malgré les intempéries, la qualité de la production s’améliore et en 1985, Reimonenq décroche une première médaille d’or au Concours Général Agricole au Salon de l’Agriculture pour son rhum blanc agricole. En 1986 et 1987, les rhums de la distillerie se distinguent à Madrid, Bruxelles et New York.

Léopold Reimonenq n’a de cesse de moderniser ses installations. Il installe un nouveau moulin, une cuve en bois et en 2002, la fameuse double colonne inox.

La gamme des rhums Reimonenq

Une agriculture raisonnée

La distillerie devient une pionnière de l’agriculture raisonnée et travaille en collaboration avec l’INRA (Institut National de Recherches Agronomiques). Léopold est le premier à retraiter ses vinasses (déchet ultime de la filière canne à sucre/sucre/rhum) qu’il épand dans les champs de canne en tant que fertilisant. La bagasse (résidu des tiges de canne à sucre dont on a extrait le jus) est disposée dans les rangs et sert d’engrais tout en étouffant les mauvaises herbes.

La plantation de canne de variété R570, R579, R582 plantées en agriculture raisonnée s’étend sur 20 hectares. La récolte de février à juillet permet atteint 3000 tonnes chaque année.

Le jus de canne pressé est mis en fermentation pour une durée de 36 à 48 heures dans des 3 cuves ouvertes de 90 000 litres chacune selon la technique du pied de cuve afin de sécuriser la fermentation. Dans ce processus, sont utilisées des levures naturelles, des levures de boulanger, ou des levures spécifiques de rhumerie. Le moût prêt à distiller titre entre 4 et 6 degrés.

Une méthode de distillation unique

La distillation s’effectue sur une double colonne inox à 4 fonctions, unique aux Antilles Françaises. Ses 4 fonctions, dégazage, distillation, concentration et extraction, lui permettent de conserver les meilleurs arômes et d’obtenir le rhum Coeur de Chauffe, symbole de Reimonenq. L’absence de programmation automatique de la colonne permet au savoir-faire du distillateur de s’exprimer pleinement.

Est issu de ce processus, en sortie de colonne, un produit unique en Guadeloupe, un rhum blanc agricole de grande qualité qui tire entre 60 et 70 %. Ce rhum est stocké dans des cuves en inox (en bois pour le rhum ambré) puis réduit à 50 % avant d’être embouteillé.

Ce Rhum blanc à 50 % porte la marque Musée du Rhum et la mention Coeur de Chauffe. C’est le rhum le plus répandu et le plus célèbre de la gamme.

Le vieillissement des rhums

300 000 litres de rhum agricole sont produits par an, dont 80 000 sont mis en fût en bois, ce qui permet une température constante d’environ 28° toute l’année : Les fûts de bourbon de 180, 200 ou 220 litres, tonneaux demi-muids de 600 litres en chêne français. Les chais sont composés de quelques 1600 fûts.

La distillerie pratique l’ouillage, manipulation consistant à compenser l’évaporation en remplissant le fût afin d’éviter l’oxydation et le développement des bactéries au contact de l’air.

La gamme des rhums Reimonenq

Une gamme étendue de rhums vieux :

• le rhum vieux Première Cuvée 3 ans d’âge minimum
les rhums vieux 7 ans et 9 ans d’âge
• la cuvée RQL, un millésime 1999 embouteillé chaque année, donc de plus en plus vieux
• la cuvée Hors d’Âge, un millésime 1998, mis en bouteille également chaque année
• le rhum vieux JR, un rhum plus léger

Le vieillissement des rhums vieux s’opère en fûts de chêne excepté le JR élevé dans des fûts de bourbon.

Un grand musée créée sur le domaine

La distillerie et son exploitation agricole se diversifie avec la création d’un musée du Rhum en 1989.

Ce musée s’enrichira pendant 20 ans avec :
– une collection des plus beaux insectes du Monde (5 000 insectes, 180 boîtes vitrées),
– une galerie de maquettes des Grands Voiliers du monde, retraçant l’histoire des premiers bateaux à nos jours,
– des objets d’arts et métiers,
– de reproductions d’animaux à taille réelle.

Les 100 ans du domaine

En 2016, la distillerie a fêté ses 100 ans, Léopold est toujours aux commandes.

C’est l’une des plus grandes mémoires rhumières de Guadeloupe.

Contact

Reimonenq – Bellevue – 97115 Sainte-Rose

Tél : 0590 28 70 04

Email : museedurhum@wanadoo.fr

https://www.rhum-reimonenq-musee.com/