En août 1997, débute une grande aventure. Malo a 8 ans, Goulven 10. Ils embarquent avec leur maman, Sophie, sur un voilier de 12 m pour un tour de l’Atlantique d’une durée de 1 an. Samana, le nom du bateau, est aussi la destination ultime. Cette ville côtière du nord de la République Dominicaine voit chaque année, des centaines, voire de milliers de baleines à bosse venir s’y reproduire dans les eaux chaudes et calmes de sa baie.
La naissance d’une passion
Un petit tour initiatique
Après un amarinage le long des côtes européennes, le voyage commence réellement avec l’arrivée aux îles Desertas et Salvage, Porto Santo, Madère et Canaries. Suit un petit crochet vers la Mauritanie et le banc d’Arguin à la rencontre des Imraguen. C’est de Brava, l’île du sud-ouest de l’archipel du Cap Vert, que s’effectue le grand saut, une transatlantique de 14 jours.
Entre les cours du Cned ponctués d’envois d’enveloppes postales contenant devoirs et cassettes enregistrées, c’est la découverte des îles de l’arc antillais, le carnaval de Trinidad et une immersion chez les indiens Waraos dans le delta de l’Orénoque au Vénézuela.
Le temps manquera pour aller observer les baleines de Samana ; cependant, ce tour marque à jamais notre passion du voyage, notre soif d’aventures et de rencontres.
Immersion pacifique
Quand les garçons reprennent le chemin de l’école traditionnelle en France métropolitaine, Sophie, rapidement, prépare un nouveau départ. Cette fois-ci, le passage du canal de Panama et l’Océan Pacifique sont à l’horizon.
Les garçons la rejoignent, une première fois, en Polynésie et passent une année scolaire à Raïatea, dans les îles de la Société, scolarisés au collège d’Uturoa. La prochaine étape sera l’Australie et sa côte Ouest, entre Brisbane et Cairns, le long de la Grande Barrière.
Entre deux cours du Cned, par Internet cette fois-ci, les garçons passent leur Padi et améliorent leur anglais en immersion ou avec leurs copains américains. Malo excelle et devient bilingue tout en s’adonnant à sa nouvelle passion pour le surf. Goulven fait de l’athlétisme au milieu des kangourous et devient champion d’Australie de vahaa, la pirogue traditionnelle à balancier.
Retour en terre … connue
C’est l’heure des études : Goulven fait des études de kiné en Belgique, Malo un Eramus à Bolton en Angleterre suivi d’une école de commerce en alternance à Paris. Sophie, après 7 ans de vie sur l’eau et un tour du monde, en toute liberté et loin des codes de vie habituels, vit très difficilement son retour en France.
Elle renonce à son métier d’ingénieur Qualité en Informatique. Elle donne des cours de math aux adolescents en difficulté et en perte de confiance, témoigne de ses navigations et voyage dans des revues spécialisées. Parallèlement, elle travaille seule sur un gros projet immobilier et s’échappe régulièrement, sac au dos, de longs mois en Asie quand elle ne rejoint pas un bord en tant qu’équipière dans le Pacifique ou les canaux de Patagonie.
Quand les garçons prennent le relais
Les voyages forment la jeunesse
Goulven, son diplôme de kiné en poche, part en Guadeloupe, à Deshaies, pour un premier remplacement. S’enchaîne une alternance Métropole et DOM, avec régulièrement de longues missions en Guadeloupe, notamment aux Saintes. Malo crée sa boîte d’applications numériques et monte avec deux amis un projet, Europe Tomorrow, un tour d’Europe d’une durée de 1 an, à la recherche d’innovations sociales et environnementales.
Quand le Covid s’en mêle
En mars 2020, Sophie et son chéri, Jean Noël, s’envolent pour Mayotte rendre visite à Goulven qui commence un remplacement de 6 mois à Combani. Après une semaine de découverte, c’est une semaine de confinement qui les attend. Il faut se rendre à l’évidence, le retour en métropole s’impose. Mais l’inquiétude vient de Malo qui vit depuis 3 ans aux Philippines où la situation devient extrêmement tendue. Il devra rentrer en express sans même avoir le temps, ni la possibilité, de dire au revoir à ses amis sur place.
Retour aux premières amours
Malo est à la recherche d’un bateau. Son projet : un tour du monde. Tiens, tiens … Après 12 ans de remplacement, Goulven accepte son premier assistanat … à Deshaies. Tiens, tiens. En ces temps de privation de libertés, Sophie, bloquée en métropole, se morfond et déprime. Il est temps de lancer un projet qui lui fasse briller les yeux. La mer et les tropiques lui manquent : une idée germe …
Enfin réunis … sous les tropiques
Après un an de travaux à bord de Varuna, Malo largue les amarres. Il traverse l’Atlantique en janvier 2022. En avril, Sophie rejoint les garçons en Guadeloupe pour un mois de navigation dans le nord de l’arc antillais. Jean Noël, sur le quai de la gare, lui donne la mission de dénicher la maison de ses rêves. Elle ne le sait pas encore, mais cette maison, Goulven l’a déjà trouvée, celle du voisin d’une de ses patientes. A peine arrivée, la première visite est programmée. Elle s’accompagne d’une formidable impression.
Cette villa est la bonne : Sophie s’y sent comme sur le pont d’un bateau, le regard scrutant l’horizon bleu, ancrée, à sa place. L’offre est signée 2 jours plus tard : le projet L’Effet Mer est né. Il réunit pour la première fois depuis de très longues années la famille en un même lieu avec un objectif commun : un immense bonheur pour tous.