Du rififi au domaine de Séverin

L’habitation Bellevue, une sucrière, au splendide panorama sur le Grand Cul-de-Sac Marin, est achetée au début du XIXe siècle par Monsieur Severin. Le domaine et ses diverses activités autour du café, de la canne à sucre et de l’ananas produit des pains de sucre, des conserves et des confitures. C’est à partir de 1920 que se développe une distillerie de rhum agricole au Domaine de Séverin.

L‘épopée rhumière des Marsolle

En 1920, Madame Beauvarlet achète le domaine et fait appel à son neveu, Henri Marsolle, pour relancer la production de rhum agricole. Ce dernier quitte la distillerie familiale de la Lise à Bouillante et s’installe à Severin.

En 1928, Henri Marsolle rachète le domaine. Le fondateur, d’abord seul puis aidé de ses deux fils, Joseph et Édouard, bâtit une entreprise familiale qui jouit rapidement d’un vrai succès.

En 1966, la distillerie est reprise par Joseph et la fait évoluer. L’alambic artisanal est remplacé par une colonne continue ce qui permet d’augmenter la production. Il initie un travail fondamental d’affinage des rhums produits, pour atteindre peu à peu, ce degré d’excellence qui distingue les plus grands.

La distillerie Séverin produit des rhums blancs, des rhums ambrés et vieux ainsi que des punchs primés maintes fois.

Une association destructrice

Un domaine désormais sans distillerie

En 2014, la famille Marsolle, en difficulté, cède 65 % des parts de la distillerie à José Pirbakas tout en conservant la propriété des murs. Le nouvel actionnaire gère la distillerie et doit verser un loyer à la famille.

Rapidement, les relations entre les deux partenaires se détériorent et les conflits éclatent. Pendant un temps, les touristes ne trouveront plus de Rhum Séverin en dégustation dans la boutique du domaine. Les propriétaires saisissent la justice et obtiennent, pour non-paiement des loyers, l’expulsion de la distillerie avant le 6 juin 2019 et le transfert du matériel, de la chaîne d’embouteillage et des stocks sur un autre site.

Les 4 et 5 juin, la nouvelle direction déménage la distillerie non sans saccager les locaux.

La roue à aubes, tout un symbole

Severin fût la dernière distillerie à utiliser une roue à aubes pour broyer la canne à sucre. De 1933, date de son installation par Henri, jusqu’en 2009, le broyage de la canne à sucre avait été assuré par énergie hydraulique, grâce à cette magnifique roue à aubes de 8 m de diamètre.

Cette roue à aubes, authentique vestige du patrimoine industriel Guadeloupéen, objet d’admiration de tous et des touristes en particulier, a été découpée au chalumeau lors du déménagement. Elle ne ferait pas partie des biens immobiliers de la distillerie listés dans la cession et n’était plus en service depuis des années …

La visite du domaine de Severin

Outre la découverte de la distillerie, de la roue à aubes, des chais, vous aviez la possibilité de visiter à pied ou en petit train :

• Une authentique habitation guadeloupéenne avec du mobilier d’époque
• L’arbre généalogique de la famille Marsolle établie en Guadeloupe depuis 1700
• Des décors de la série télévisée « Meurtre au Paradis »
• La Case à Popo, une reproduction d’une ancienne case de travailleuse
• Le parc du domaine
• Un jardin créole créé par May Marsolle, épouse du propriétaire du domaine Joseph Marsolle
• Les champs de canne de l’exploitation
• Un élevage de ouassous, crevettes géantes d’eau douce, et ses 16 bassins
• Un panorama sur la campagne voisine et le Grand Cul-de-sac marin
• Une cave à rhum accompagnée d’une dégustation et la vente des produits de la distillerie

Le domaine va t’il se réinventer ?

L’avenir du domaine

Joseph est décédé en 2022, May, son épouse, en 2023. Aujourd’hui (Mai 2023), le domaine ainsi que son restaurant le O’Severin sont fermés au public. Pour rester en contact et connaître les dernières évolutions, voici le lien de la page Facebook

Des événements ou mariages peuvent être organisés dans les habitation et villa Marsolle.

Parallèlement à la distillerie, la famille a, depuis longtemps, développé des gammes de produits alimentaires qui sont aujourd’hui largement commercialisés dans les épiceries et supermarchés de Guadeloupe, aux Antilles et dans l’hexagone.

Créole Food, une fabrique d’épices et de condiments

Depuis 1999, le domaine fabrique épices et condiments sur le domaine et les commercialise sous la marque Créole Food.

Ses produits : des purées et sauces pimentées, de moutardes agrémentées « façon locale  », des préparations aromatisées à base de vinaigre de canne à sucre, des épices liquides pour desserts et cocktails, de la préparation instantanée pour accras de morue.

Dame Besson et ses bien connues sauces Créoline

Dame Henri Besson, talentueuse cuisinière Guadeloupéenne, a pour habitude de préparer des sauces à base de piments antillais pour sa famille. Un jour, dans les années 60, dans le but de gagner un peu d’argent, elle décide de vendre ses sauces : la Sauce Antillaise et les Piments Confits.

Dame Besson n’est autre que la tante Ninie de José Marsolle, le fils aîné de Joseph. Il modernise la fabrication, recrute du personnel, installe la marque dans la grande distribution et développe de nouveaux produits.

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