La morsure de la scolopendre est-elle aussi dangereuse qu’on le dit ?

La scolopendre est un prédateur redoutable dans le monde des insectes. C’est aussi l’un des animaux les plus redoutés par l’homme lors d’un séjour sous les tropiques, notamment en Guadeloupe. La morsure de la scolopendre est-elle aussi dangereuse qu’on le dit ? Que faire en cas de morsure ? Comment les éviter ?

Un genre de mille-pattes

Un myriapode venimeux parmi les arthropodes

La scolopendre est de la même famille que les mille-pattes et les cloportes, celle des myriapodes. Elle fait partie de la classe des chilopodes, les myriapodes qui possèdent des crochets avec du venin contrairement aux diplopodes sans crochet ni venin qui sont inoffensifs. La scolopendre est une des 2.000 espèces de chilopodes qui existeraient sur Terre.

La scolopendre est un arthropode carnassier, parfois venimeux qui a la capacité de voir par ses deux extrémités. La scolopendre possède deux crochets sous la tête pour mieux mordre les insectes qu’elle dévore. Elle possède des glandes à venin juste en-dessous de ses mâchoires et injecte le venin par ses forcipules, une sorte de griffe située près de la tête.

Le mille-pattes de Guadeloupe

En Guadeloupe, on appelle la scolopendre le mille-pattes même s’ils sont différents. Le mille-pattes a un corps bombé, est inoffensif et ne mord pas quand la scolopendre a un corps aplati et mord.

Elle mesure en général jusqu’à 10 cm en France métropolitaine et peut atteindre 40 cm dans les pays tropicaux. Elle se distingue par une variété de couleurs, mélange de jaune, d’orange et de rouge sur fond brun ou noir.

Son terrain de chasse

Les zones tropicales, chaudes et humides, ou forestières offrent à la scolopendre des conditions optimales d’habitat. Elle y trouve les petits insectes qui constituent son alimentation.

Nocturnes, elles chassent principalement la nuit dans les lieux plutôt sombres comme le dessous des rochers et les sous-bois. À la recherche d’endroits frais, elle rentre parfois dans les habitations et se loge surtout dans le linge.

Ses antennes sensibles lui permettent de détecter les vibrations au sol, l’aidant à localiser ses proies, qui incluent d’autres insectes, des araignées, et parfois même de petits vertébrés. D’un naturel craintif, elle a tendance à attaquer dès qu’elle se sent en danger. Ses morsures sur les humains sont surtout défensives.

La morsure de la scolopendre est-elle dangereuse ?

Une morsure douloureuse

Si la morsure de scolopendre est plutôt bénigne, notre peau étant épaisse, la douleur qui s’en suit est souvent aiguë. Au delà de la douleur intense, la zone peut enfler jusqu’à l’œdème, la fièvre peut apparaître.

Malgré la crainte et les idées reçues, la morsure d’une scolopendre est rarement mortelle. Elle peut cependant être à l’origine d’une réaction allergique plus ou moins sévère, notamment pour les personnes présentant une allergie grave aux piqûres d’insectes. Le pronostic vital peut être engagé en cas de choc anaphylactique.

Que faire en cas de morsure ?

Les symptômes apparaissent rapidement. Il ne faut pas traiter le problème à la légère.

A faire immédiatement :
– un nettoyage avec de l’eau et du savon pour éliminer les sécrétions toxiques
– une désinfection avec un antiseptique
– une application d’une crème à base de corticoïdes peut être nécessaire

Les médicaments à prendre :
– du paracétamol pour atténuer la douleur
– des antihistaminiques atténuent les symptômes de type allergique
– des médicaments anti-démangeaison vous évitent de vous gratter

Se rendre aux urgences en cas de complication :
– brûlure intense au niveau de la morsure
– migraine
– vomissements
– étourdissements
– troubles de la vue
– accélération du rythme cardiaque

Mieux vaut prévenir que guérir

Difficile d’éviter les rencontres avec les scolopendres qui vivent dans la nature mais inutile de tomber dans la psychose.

En cas de rencontre fortuite la nuit, sortez votre lampe de poche ou votre téléphone et éclairez la. La scolopendre a peur de la lumière et rebroussera chemin.

En forêt

Il est essentiel de faire preuve de prudence notamment en randonnée. Eviter de toucher à la bestiole si vous croisez sa route.

– Portez des chaussures fermées
– Emportez un désinfectant

Habitation

Il est aussi possible d’en rencontrer dans votre logement ou le jardin.

– Ouvrez les fenêtres chaque jour pour laissez entrer la lumière
– Evitez l’humidité dans les pièces
– Faites le ménage régulièrement
– Appliquez de la terre de diatomée dans les fissures et zones de passage

Autour du logement et dans le jardin

Nettoyez les feuilles mortes et autre végétation en décomposition.
Ne laissez pas de piles de cailloux, roches, ou bois.

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