Il est présent sur les bords de plage et vous ne manquerez pas d’en voir lors de votre séjour. Dans les lieux facilement accessibles du public et régulièrement fréquentés, il est souvent signalé par un trait rouge sur son tronc ou un panneau pour attirer l’attention et prévenir du risque mais pas toujours. Cet arbre, le mancenillier, extrêmement toxique, est un véritable danger, ne prenez pas l’avertissement à la légère et apprenez à le reconnaître.
L’arbre le plus dangereux du monde
L’arbre de la mort
Les premiers conquistadors qui découvrirent cet arbre le surnommèrent arbol de la muerte, arbre de la mort. Le nom de mancenillier dérive de l’espagnol manzanilla, «petite pomme», en raison de la forme et du parfum de ses petits fruits ronds.
De la famille des euphorbiacées
Le mancenillier est un arbre commun dans les régions équatoriales d’Amérique qui englobe la zone caraïbe et la Guadeloupe. Il pousse dans les sols secs et sableux.
Le mancenillier, Hippomane mancinella, fait partie de la famille des Euphorbiacées, qui compte le ricin et le manioc. Il est également appelé médecinier aux îles des Saintes.
Comment le reconnaître ?
Ce bel arbre mesure en général de 5 à 15 mètres et affectionne particulièrement les sols sableux. On le retrouve donc généralement en bord de mer ou dans les environs, à proximité immédiate des plages …
Son tronc est gris, lisse et porte un feuillage dense.
Ses feuilles sont ovales, à limbe vert foncé et brillantes,
Ses fleurs sont vertes et groupées en épis rigides.
Son fruit ressemble à une petite pomme. Il contient un noyau de 6 à 9 graines.
Ses atouts
Le mancenillier, parfaitement adapté aux difficiles conditions littorales, joue un rôle important pour les écosystèmes :
– la densité de son feuillage lui permet d’être un excellent coupe-vent naturel
– ses racines stabilisent le sable et permettent de prévenir l’érosion du littoral.
Le mancenillier a, semble t-il, aussi servi de défense végétale lors de conflits historiques. Il aurait été planté, ainsi que des cactus, le long des côtes pour se protéger des invasions ennemies. Il est dit que les amérindiens imprégnaient leurs flèches de la sève de l’arbre.
Son bois est utilisé en ébénisterie depuis des siècles. Les charpentiers locaux fabriquent des meubles. Ils les auront soigneusement coupés et séchés au soleil au préalable pour neutraliser la sève toxique.
Toxicité et conseils
Le latex composé de phorbol présent dans toute la plante
L’arbre produit une sève épaisse et laiteuse dont la quantité varie selon les saisons. Ce latex contient des esters diterpéniques hydrophobes, qui, après hydrolyse, sont extrêmement irritants et carcinogènes. D’autres composés irritants sont également présents en surface des feuilles. Les réactions les plus graves proviennent du phorbol, qui est très soluble dans l’eau.
Toutes les parties du mancenillier sont extrêmement toxiques et l’interaction avec et l’ingestion de n’importe quelle partie de cet arbre peut être mortelle.
Tout contact qu’il soit direct ou indirect (ruissellement de pluie, pollens) et bien sûr, toute ingestion provoque une violente brûlure de la peau, ou plus grave des muqueuses.
Il est toxique pour la plupart des êtres vivants, seuls l’iguane vert et l’iguane des Petites Antilles sont capables de manger les fruits, ou même d’habiter dans l’arbre.
Panneaux de prévention en Guadeloupe … et ailleurs
Avertissements, risques et recommandations
Ne pas toucher à une seule des parties de l’arbre : ni tronc, ni feuille, ni fleur, ni fruit …
Ne pas s’abriter sous un mancenillier lors d’une averse
En cas de contact accidentel : réaction inflammatoire intense avec brûlures, éruptions cutanées, cloques
> Laver la zone brûlée à grande eau froide et traiter comme une brûlure
>> Dans le cas de brûlures étendues, allez aux urgences
En cas de contact avec l’oeil : risque de conjonctivite
>> Appliquer un collyre et consulter rapidement un ophtalmologiste
Na pas avaler un seul morceau de fruit
En cas d’ingestion : brûlures, sensations d’étouffement voire risque d’étouffements dûs à un œdème laryngé et d’hémorragie digestive
> Ne pas avaler sa salive en cas de brûlure buccale
>> Allez rapidement aux urgences : ingérer un fruit entier peut mener à la mort
Ne pas de faire un feu de camp avec son bois
A proximité de la fumée : risque d’inflammation des yeux et même de cécité temporaire ou d’intoxication due à l’inhalation toxique