Les tortues marines de Guadeloupe sont menacées, en danger d’extinction, voire certaines en danger critique d’extinction. Tout au long de leur cycle de vie, les tortues marines rencontrent des obstacles à leur survie. C’est à chacun de veiller à ce que les actions humaines ne s’y ajoutent pas, en mer comme sur terre. Comment faire pour mieux les protéger ? Quelles pistes dans cet article.
Les tortues marines, des espèces en danger
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, UICN, est une organisation intergouvernementale consacrée à la conservation de la nature.
La classification UICN des espèces
Il existe 8 classes mesurant le risque d’effondrement d’une espèce. Les catégories VU, EN, CR (vulnérable, en danger d’extinction, en danger critique) signalent le risque d’effondrement et un risque important d’extinction avant l’effondrement.
Les espèces classées dans ces 3 catégories figurent dans des listes rouges. Ces listes rouges peuvent être établies par groupe d’espèces ou pour tout type d’espèces confondues à différentes échelles géographiques : mondiale, européenne, nationale, régionale, départementale.
Les classes UICN des tortues marines de Guadeloupe
La tortue imbriquée est évaluée CR, en « danger critique d’extinction », classe précédant l’extinction.
La tortue verte classée EN, en « danger d’extinction ».
La tortue Luth classée EN, en « danger d’extinction » pour la zone Nord-Ouest Atlantique et VU « vulnérable » à l’échelle internationale.
La tortue olivâtre et la tortue caouanne sont évaluées VU « vulnérable ».
Les principales menaces des tortues marines
Les captures accidentelles dans les engins de pêche
La dégradation des plages, habitats de ponte
La dégradation des sites d’alimentation
Les collisions avec les embarcations
La pollution et l’ingestion de plastique, de fil de nylon …
Le braconnage
Le numéro d’appel d’urgence
Vous êtes en présence d’une tortue blessée, désorientée ou morte,
appelez le réseau échouage du Réseau Tortues Marines Guadeloupe au numéro +590 690 74 03 81
Protéger les tortues marines
L’organisation Réseau Tortues Marines Guadeloupe
L’organisation Réseau Tortues Marines Guadeloupe appelé RTMG s’est constituée en 1999. Sa mission est d’observer et de protéger les spécimens de Guadeloupe.
Elle rassemble plusieurs associations et structures partenaires du territoire. Une soixantaine de bénévoles actifs et environ 500 personnes sont impliquées dans le suivi des trois espèces qui viennent se reproduire sur les plages de Guadeloupe.
tortues-marines-guadeloupe.org – Facebook
Les associations du Réseau Tortues Marines
Les associations de protection du Nord Basse Terre
3 associations se partagent le littoral :
- Tò-Ti-Jòn (Tortue jaune en créole ) – Littoral de Sainte Rose – Facebook
- Le Gaïac – Littoral de Deshaies – legaiac.com
- Evasion Tropicale – Littoral de Pointe Noire à Bouillante – evasiontropicale.org
Agir en aidant ou en devenant bénévole au sein d’une association
La dégradation des sites de ponte
Les tortues marines ont besoin de plages naturelles en bon état pour se reproduire. Elles y viennent tous les 2 à 4 ans et à plusieurs reprises, tous les 12 à 14 jours en moyenne, sur une même année de ponte entre mars et novembre.
L’urbanisation croissante des plages avec la construction de bâtiments et parkings menace les tortues marines par destruction des sites de ponte.
La destruction de la végétation littorale rend la plage moins attractive pour les tortues marines et augmente les risques liés à la pollution lumineuse due aux phares de véhicule ou à l’éclairage public.
- L’absence d’écran de végétation isolant la plage de la lumière artificielle provoque la désorientation parfois mortelle des femelles en ponte et des nouveaux nés. Elle favorise les risques d’épuisement, d’écrasement par les véhicules et de prédation …
- La végétation, en procurant de la fraîcheur et de l’ombre, régule la répartition des sexes au sein des populations de tortues marines : les nids des zones ombragées comportent une proportion plus importante de mâles.
Nettoyage de la zone de ponte en début de la saison de ponte
La protection de la végétation est favorisée par l’installation d’enclos de régénération. Ce dispositif permet aux espèces végétales de se reconstituer dans un espace clôturé les mettant à l’abri notamment du piétinement.
Chaque année, au mois de février, mars, pour préparer la saison de ponte, les présidents des associations invite adhérents et bénévoles à prêter main forte aux opérations de nettoyage des plages de pontes.
Cette année 2023, le rendez-vous de l’opération de nettoyage de l’association Le Gaïac a eu lieu le 24 février sur la plage de Cluny. Vous pouvez vous joindre à l’opération.
Devenir bénévole
Le patrouilleur fait un suivi des traces de pontes des tortues marines durant la saison de ponte de mars à octobre.
Activité de suivi à Clugny
Un observateur signale et/ou intervient sur des situations d’urgence (collision, échouage, capture accidentelle, situation de détresse, désorientation, etc).
Un accompagnateur s’investit auprès d’une association locale lors d’évènements (animations, nettoyages de plages, tenues de stands de sensibilisation, etc).
La réglementation en matière de protection des tortues marines
Les tortues marines, des animaux protégés par la loi
Au début des années 1990, la sur-pêche avait pratiquement fait disparaître les tortues marines des Antilles françaises. Un premier arrêté de protection a été pris en 1991 en Guadeloupe.
Puis un arrêté ministériel de protection intégrale à l’échelle nationale en 2005.
Avant le dernier, le nouvel arrêté ministériel le 10 novembre 2022.
Les interdictions
Sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps :
– la destruction, la mutilation, la capture, l’enlèvement intentionnels des spécimens incluant les prélèvements d’échantillons biologiques, la perturbation intentionnelle, la perturbation induite par des nuisances lumineuses, et la poursuite ou le harcèlement des animaux dans le milieu naturel,
– la destruction, l’altération ou la dégradation des habitats de reproduction,
– la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation commerciale ou non des spécimens de tortues marines.
Les amendes
Déranger une tortue sur le point de pondre est passible d’une amende de 135 euros.
Capturer ou détruire des oeufs est passible d’une amende de 15 000 euros.
Les amendes peuvent aller jusqu’à 150 000 euros d’amende et 3 ans d’emprisonnement.
En savoir plus que les tortues marines de Guadeloupe …
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Vous croisez la route d’une tortue marine en train de pondre. Quelle attitude adopter ?
Savez-vous quelle espèce de tortue marine vous avez rencontrée lors de votre baignade ?